Politics

Côte d'Ivoire : 11 opposants inculpés d'actes terroristes

Le procureur ivoirien annonce l'inculpation de 11 personnes, dont des membres de l'opposition, pour actes terroristes présumés. Une situation qui ravive les tensions politiques à l'approche des élections.

ParFranck Kouamé
Publié le
#Cote-Ivoire#justice-ivoirienne#terrorisme#opposition#PPA-CI#Alassane-Ouattara#elections-2025#stabilite-politique
Image d'illustration pour: Several I. Coast opposition figures charged with 'terrorist' offences

Le procureur Oumar Braman Koné lors de l'annonce des inculpations à Abidjan

ABIDJAN - Le procureur de la République ivoirien a annoncé lundi l'inculpation de 11 personnes, dont plusieurs membres du parti d'opposition de l'ancien président Laurent Gbagbo, pour des présumés "actes terroristes" liés aux troubles survenus début août.

Des actes de violence condamnés par la justice

Dans la nuit du 1er août, selon le procureur Oumar Braman Koné, un bus de transport public a été incendié et un véhicule de police attaqué dans une banlieue d'Abidjan par "une horde d'individus encagoulés armés de machettes, gourdins, armes à feu et cocktails Molotov".

L'enquête a conduit à l'arrestation de neuf personnes, dont plusieurs membres du Parti des Peuples Africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo. Le parti nie toute implication dans ces événements.

Des tensions politiques croissantes

Le climat politique reste tendu à moins de trois mois de l'élection présidentielle du 25 octobre, notamment suite à l'annonce controversée du président Alassane Ouattara de briguer un quatrième mandat.

Des arrestations contestées

Parmi les personnes mises en cause figurent Lida Kouassi Moïse, ancien ministre de la Défense, et Kone Boubakar, ambassadeur à la retraite, désignés comme les instigateurs présumés de ces violences. Cette situation met à l'épreuve la stabilité politique du pays, alors que plusieurs figures de l'opposition, dont Laurent Gbagbo, ont été écartées du scrutin par décision de justice.

Les suspects sont accusés d'"actes terroristes, complot contre l'autorité de l'État, participation à un mouvement insurrectionnel, dégradation volontaire de véhicule et incendie de véhicule appartenant à autrui", a précisé le procureur Koné.

Une manifestation pacifique d'opposition

Samedi, des milliers de partisans de l'opposition ont manifesté pacifiquement dans les rues de Yopougon, où les attaques présumées ont eu lieu, pour protester contre la candidature d'Ouattara et exiger la réinscription de leurs leaders sur les listes électorales.

Franck Kouamé

Journaliste d’investigation à Abidjan, spécialisé en gouvernance, élections et société civile.