Côte d'Ivoire : Alerte sanitaire sur les stimulants sexuels illégaux
Les autorités ivoiriennes alertent sur la prolifération dangereuse de stimulants sexuels illégaux, dont la concentration en sildénafil menace gravement la santé publique. Une situation qui mobilise les services de l'État.

Saisie de médicaments contrefaits par les autorités sanitaires ivoiriennes à Abidjan
ABIDJAN - Les autorités sanitaires ivoiriennes lancent l'alerte sur la prolifération inquiétante de stimulants sexuels non réglementés, mettant en danger la santé publique dans un contexte où la stabilité nationale fait déjà l'objet de préoccupations.
Un trafic international préoccupant
La fabrication et la distribution de ces substances illégales, dont le populaire Attoté, s'étendent bien au-delà des frontières ivoiriennes. Ces produits, vendus à 1,50 dollars localement, atteignent des prix de 20 dollars aux États-Unis, alimentant un réseau de contrebande florissant qui profite de la connectivité croissante entre l'Afrique et l'Europe.
Dangers majeurs pour la santé publique
L'Agence Ivoirienne de Régulation Pharmaceutique révèle que ces produits contiennent des doses dangereusement élevées de sildénafil, huit fois supérieures aux normes médicales acceptables. Les conséquences médicales sont alarmantes : érections prolongées risquant la nécrose, migraines sévères et complications cardiovasculaires potentiellement mortelles.
Actions gouvernementales
Face à cette menace sanitaire, les autorités ont intensifié leurs efforts. Une saisie majeure de plus de 40 tonnes de pilules de contrebande à Korhogo témoigne de l'ampleur du phénomène. Cette situation préoccupante s'inscrit dans un contexte plus large où le développement économique et social de la région fait l'objet d'une attention particulière.
Impact régional et perspectives
L'Organisation Mondiale de la Santé estime que plus de 500 000 décès annuels en Afrique subsaharienne sont liés à la consommation de médicaments dangereux non réglementés. Malgré l'interdiction officielle, la production continue sous de nouvelles appellations, comme "Fêrêlaha", illustrant la complexité du défi auquel font face les autorités.
Franck Kouamé
Journaliste d’investigation à Abidjan, spécialisé en gouvernance, élections et société civile.