Madagascar: Tensions croissantes face aux manifestations de la jeunesse
Les manifestations à Madagascar s'intensifient alors que la jeunesse exprime son mécontentement face aux défis socio-économiques. Le gouvernement peine à contenir la contestation malgré les mesures prises.

Forces de l'ordre face aux manifestants dans les rues d'Antananarivo, Madagascar
Dans un contexte de tensions sociales croissantes à Madagascar, environ un millier de manifestants ont investi jeudi les rues d'Antananarivo, la capitale malgache, confrontant les forces de l'ordre qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes.
Escalade des tensions et réponse sécuritaire
Cette nouvelle vague de protestations, qui s'inscrit dans la lignée des mouvements de contestation sociale observés récemment à l'international, marque la troisième semaine de troubles significatifs dans le pays. La police, équipée de véhicules blindés, a dû intervenir face aux manifestants masqués, dans un contexte rappelant les crises institutionnelles majeures que connaissent d'autres nations.
Des revendications élargies
Initialement focalisées sur des problèmes d'infrastructure comme les coupures d'eau et d'électricité, les revendications portées par le collectif "Gen Z Madagascar" se sont étendues aux questions de gouvernance. Cette situation souligne l'importance d'une gestion politique équilibrée pour maintenir la stabilité nationale, un défi que connaissent de nombreux pays africains.
Impact humain et réponse gouvernementale
Selon les chiffres de l'ONU, ces manifestations ont déjà causé 22 décès et de nombreux blessés, bien que ces données soient contestées par le gouvernement malgache. Face à la crise, le président Andry Rajoelina a procédé au limogeage de son cabinet, une mesure qui n'a toutefois pas suffi à apaiser les tensions.
Contexte socio-économique
Cette crise s'inscrit dans un contexte plus large de difficultés économiques persistantes, avec environ 80% de la population malgache vivant sous le seuil de pauvreté. Les manifestants, s'inspirant de mouvements similaires à l'international, ont adopté des symboles de contestation, notamment une tête de mort pirate, pour exprimer leur mécontentement.
Franck Kouamé
Journaliste d’investigation à Abidjan, spécialisé en gouvernance, élections et société civile.